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mercredi, 29 juillet 2020

Le développement du complexe turkmène des hydrocarbures se poursuit

Parmi les priorités de la politique conduite par le gouvernement turkmène, la plus importante est sans conteste l’utilisation efficace du potentiel de l'industrie pétrolière et gazière. Lors d'une réunion élargie du Cabinet des ministres tenue récemment, le président Berdymoukhamedov a donné des instructions visant à améliorer encore les activités des entreprises pétrolières et énergétiques, augmenter la production et le traitement du pétrole et du gaz naturel, introduire les technologies numériques modernes et élargir la coopération internationale dans le secteur de l'énergie.

Parmi les tâches clés figure le développement des blocs d’hydrocarbures offshore dans le secteur turkmène de la mer Caspienne et l’exploitation des gisements de pétrole récemment découverts dans le Turkménistan occidental. Pour cela, il convient d’attirer activement les investissements étrangers et la participation d'entreprises étrangères expérimentées.

Une autre des priorités est la conduite de travaux d'exploration de nouveaux gisements d’hydrocarbures de manière à assurer une augmentation des réserves et de créer ainsi une base de matières premières fiable pour le complexe des carburants et de l'énergie.

Lors de la réunion, le chef de l’État a souligné que la mise en œuvre du projet de gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde) demeure un élément important de la stratégie énergétique du pays qui vise à diversifier l'exportation de gaz naturel turkmène sur les marchés mondiaux. L’ouvrage est d’une grande importance géopolitique et géoéconomique. Ce nouveau pont énergétique est destiné non seulement à assurer l'approvisionnement à long terme de gaz turkmène aux plus grands pays d'Asie du Sud, mais encore à devenir une puissante incitation au développement socio-économique de toute la région. De ce fait, les travaux du pipeline doivent être accélérés.

Pour l’heure, le principal client du Turkménistan pour le gaz est la Chine. Depuis sa mise en service en 2009, les trois lignes en service du gazoduc Asie centrale-Chine transportent annuellement quelque 30 milliards de m3 de gaz naturel turkmène et ses capacités sont sur le point d’être élargies avec l’ouverture prochaine d’une quatrième ligne.

La stratégie turkmène en matière d’exploitation de ses réserves d’hydrocarbures ne se borne pas à l’exportation de matières premières. Des complexes industriels géants ont été commissionnés, ces dernières années, pour traiter le pétrole et le gaz de manière à obtenir des produits à forte valeur ajoutée. Il s'agit notamment des unités de production d'essence du Complexe de raffinage de Türkmenbaşy (TKNPZ), de l’usine de polymères de Kiyanly qui produit du polyéthylène de haute densité et du polypropylène de différentes qualités, ainsi que de la première usine au monde de production d'essence synthétique à partir de gaz naturel (GTG) dans la province d’Akhal. Actuellement, une unité de cokéfaction et de désasphaltage de goudron est en cours de construction à TKNPZ.

L'un des projets les plus ambitieux pour renforcer la base industrielle du secteur est le développement de Galkynych, le plus grand gisement gazier au monde. Un accord a été signé avec la société japonaise Mitsubishi Corporation pour la conception technique d'une usine de production de 10 milliards de m3 de gaz commercial par an, dont la construction est prévue dans le cadre de la prochaine étape du développement de Galkynysh. Ce champ a déjà vu la mise en service de trois complexes de traitement de gaz d'une capacité totale de 30 milliards de m3.

Le maintien et l'augmentation des volumes de production de pétrole et de gaz au Turkménistan sont en grande partie assurés par l'augmentation de la production des champs d’extraction traditionnels grâce à la modernisation des technologies et des méthodes. La coopération avec les entreprises étrangères se développe activement dans ce domaine.

Ainsi, la société Tatneft (Tatarstan, Russie), partenaire efficace de longue date, s’est vue octroyer, en 2018, un accord complémentaire pour la prestation de services de révision de 88 puits sur le champ de Gotour-Depe. En mai de cette année, un décret présidentiel a autorisé le consortium d’État Turkmengaz à conclure un contrat avec la société Turkmen Petroleum Products Trade DMCC (Émirats arabes unis) pour la fourniture de services en vue de l’augmentation du niveau de production de gaz naturel dans 30 puits du champ de gaz de Dovletabat.

La construction d'une unité de compression de gaz d'une capacité annuelle de 2 milliards de m3 est en cours à dans les installations de traitement qui desservent un groupe de champs de condensat de gaz dans le désert central du Karakoum. Ce projet est mis en œuvre par Turkmengaz en coopération avec GP Global Equipment Pte Ltd (Singapour) et devrait s'achever en 2022.

Des appels d'offres internationaux sont en cours la construction clés en main d'une nouvelle unité de déshydratation de gaz sur le site de production de Deryalyk et pour la fourniture d'équipements et la modernisation des 1re et 2e lignes technologiques du complexe de traitement du gaz de Bagadja.

Les gisements du secteur turkmène de la mer Caspienne ouvrent également de grandes perspectives. Les experts estiment leurs réserves à 12,1 milliards de tonnes de pétrole et de condensat, ainsi que 6 100 milliards de m3. La société Petronas Carigali (Turkménistan-Malaisie) y mène des activités d'exploration et de production d'hydrocarbures dans la zone du contrat Bloc-I. Plusieurs dizaines de puits d'exploration, d'évaluation et de production ont été forées. La société y exploite aussi les gisements de Magtymguly et de Diyarbekir riches en matières premières. De son côté, la société Dragon Oil Turkménistan Ltd, filiale de Dragon Oil (Émirats arabes unis), développe les champs de Djeitoun et Djygalybek. De nombreux travaux sont également menés pour moderniser et développer l'infrastructure pétrolière et gazière offshore. Un total de 7 milliards USD a déjà été alloué à ces fins.

Toujours dans le secteur turkmène de la mer Caspienne, des accords de partage de production existent avec des entreprises comme Buried Hill (Chypre) et ARETI (Russie-Suisse). L’italien ENI opère dans la région caspienne depuis de nombreuses années et ses investissements s'élèvent à quelque 2,2 milliards USD. Une coopération fructueuse a également été établie avec Mitro International (Îles Vierges britanniques) qui participe au développement du champ de Tcheleken-Est.

Parmi les nouveaux projets, il est prévu de construire 60 puits d'exploration et de production dans le cadre du projet d'investissement mis en œuvre par le consortium d’État Turkmenneft en coopération avec la Yug-Neftegaz Company (Singapour). Précédemment, quatre puits d’une profondeur de plus de 7 000 mètres ont été forés dans ce secteur. Ils ont permis d’obtenir des flux industriels de mélange de gaz naturel et de condensat de pétrole. Ces puits sont à ce jour les plus profonds d'Asie centrale.