Les chefs d’État de l’Asie centrale se sont réunis à Avaza
La zone touristique nationale d’Avaza, au Turkménistan, au bord de la mer Caspienne, a accueilli hier, 6 août, la 3e réunion consultative des chefs d’État de l’Asie centrale qui s’est accompagnée d’autres manifestations liées à cette région du monde : dialogue des femmes dirigeantes, forum économique, exposition des productions et des services et festival des cuisines nationales.
Les présidents du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, du Kirghizistan, Sadyr Japarov, et de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirziïoïev sont arrivés directement à l’aéroport de Türkmenbaşy qui dessert la zone d’Avaza. En revanche, le président tadjik, Emomali Rakhmon, qui était déjà au Turkménistan en visite officielle, est arrivé d’Achgabat dans le même avion que leur hôte, le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov.
Avant la réunion consultative, qui s’est tenue au centre des congrès d’Avaza, le chef de l’État turkmène a tenu des consultations bilatérales avec ses invités d’Asie centrale, mais aussi avec Mme Natalia Gherman qui dirige le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive pour l’Asie centrale. Mme Gherman a d’ailleurs participé aux discussions du sommet.
En introduction à la réunion, le président Berdymoukhamedov a noté que les précédentes réunions dans ce format ont montré une grande efficacité d’interaction politique. Les réunions tenues en mars 2018 à Astana et en novembre 2019 à Tachkent constituent, selon lui, des exemples positifs des activités constructives des États de la région et leurs résultats aujourd’hui se reflètent dans l’intensification des contacts politiques et diplomatiques entre les cinq pays d’Asie centrale.
Le président turkmène a proposé de charger les gouvernements de cinq pays d’élaborer et de soumettre à l’examen des chefs d’État une « feuille de route » pour la mise en œuvre des accords conclus lors des trois réunions consultatives.
Au cours des débats, les cinq chefs d’État sont convenus que l’énergie est une composante clé de l’économie des États d’Asie centrale et que le partenariat dans ce secteur devrait être réalisé avec la participation active et à part entière des cinq pays sans exception de manière à créer une infrastructure énergétique puissante, à la fois dans la région et le long de son périmètre extérieur. Dans ce sens, le Turkménistan s’est déclaré prêt à augmenter considérablement le volume de ses fournitures en gaz naturel aux pays d’Asie centrale ou, via leurs territoires, vers les marchés extérieurs à des conditions mutuellement avantageuses.
Le secteur des transports est également un important vecteur de partenariat en Asie centrale et les participants à la réunion ont exprimé leur confiance dans la nécessité de conjuguer les efforts pour créer des conditions favorables au trafic de fret et de passagers entre leurs pays, mais aussi entre l’Asie centrale et d’autres régions du continent eurasien. L’élaboration de plans spécifiques pour la formation entre les cinq pays d’un système de transport intégré par l’utilisation de l’expérience commune accumulée dans l’industrie a été jugée nécessaire. De ce point de vue, le président turkmène a confirmé que son pays était prêt à fournir ses installations portuaires dans la mer Caspienne pour une utilisation dans l’intérêt de tous les pays de la région.
Un groupe de travail intergouvernemental des cinq pays doit être créé pour étudier les possibilités de former de nouvelles routes de transport et de communication en direction de la mer Noire, avec accès à l’Europe du Sud, mais aussi vers le Moyen-Orient.
Un sujet qui a particulièrement attiré l’attention des chefs d’État participants a été, bien entendu, la situation dans l’Afghanistan voisin. Depuis leur dernière réunion consultative en date, la situation s’est dégradée en termes de stabilité régionale. Cependant, les cinq présidents ont noté que les peuples d’Asie centrale ont montré par le passé des exemples de soutien mutuel et de solidarité, ce qui est une nouvelle fois le cas aujourd’hui, aussi bien face aux défis géopolitiques que sanitaires avec la pandémie de coronavirus.
Après chefs d’État d’Asie centrale, la parole a été donnée à Mme Gherman, chef du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive pour l’Asie centrale, qui a décrit un certain nombre de problèmes d’actualité qui requièrent des solutions urgentes. Elle s’est félicitée des mesures décisives prises par les cinq pays pour élargir leur partenariat régional.
À l’issue de la réunion, après l’adoption d’une déclaration commune, le président tadjik Emomali Rakhmon s’est vu remettre l’Insigne d’honneur des chefs d’État d’Asie centrale. En introduction à la cérémonie, le président Berdymoukhamedov a déclaré que les chefs d’État avaient pris la décision unanime de décerner cette décoration à leur collègue Rakhmon pour ses services exceptionnels dans le développement de l’amitié, du bon voisinage, de la compréhension mutuelle et de la coopération entre les pays d’Asie centrale, ainsi que du renforcement de la paix et de la sécurité dans la région.