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lundi, 12 décembre 2022

Trois traditions turkmènes inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité

La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO s’est enrichie de trois traditions qui illustrent la diversité et la richesse de la culture du Turkménistan. Il s’agit du travail d’aiguille de style turkmène, du folklore oral de Nasreddin Hodja, et de la sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage. L’inscription a été décidée lors de la 17e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenue à Rabat au Maroc.

Le travail d’aiguille de style turkmène est un art décoratif appliqué utilisé sur la robe nationale des personnes de tous les sexes et de tous les âges au Turkménistan et en Iran. Les styles de broderie peuvent différer selon les lieux et les modèles révèlent l’identité territoriale des aiguilleuses. Toutefois, les principaux thèmes de la broderie célèbrent généralement l’amour, l’amitié, la nature et la force. De nos jours, le travail d’aiguille est largement utilisé pour les vêtements de mariage, mais aussi pour décorer des habits de cérémonie ou pour ajouter une touche décorative à des vêtements plus ordinaires.

Le folklore oral de Nasreddin Hodja consiste en une tradition d’anecdotes et d’histoires drôles au sujet de ce personnage illustre du xiiie siècle, aussi appelé Molla Nesreddin, Molla Ependi ou Afendi Khodjanasyr. Ouléma ingénu et faux-naïf, il prodiguait des enseignements tantôt absurdes tantôt ingénieux et ses aventures sont célébrées dans des dizaines de langues, du serbo-croate au persan en passant par le turc, le turkmène, l'arabe, le russe et d'autres. Héros de courtes historiettes humoristiques et satiriques, il combine une image contradictoire d’antihéros, de vagabond, de libre-penseur, de rebelle, d’homme rusé et de philosophe, se moquant des vices humains, des avares, des prudes et des hypocrites. La candidature de cette tradition orale du monde turco-persan a été présentée conjointement par l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.

La sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage, en d’autres termes l’élevage des vers à soie et les méthodes traditionnelles de tissage de la soie a été proposé pour la Liste du patrimoine culturel immatériel par le Turkménistan, en coopération avec l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.

L’inscription sur la liste de l’UNESCO est un témoignage majeur de l’importance des traditions concernées dans le patrimoine culturel du pays ou des pays concernés. Elle est destinée à faciliter le dialogue interculturel et à favoriser le respect mutuel des autres modes de vie. Selon l’UNESCO, son importance ne réside pas dans la manifestation culturelle elle-même, mais dans la richesse des connaissances et des savoir-faire qui sont transmis à travers elle d’une génération à l’autre.