jeudi, 23 juillet 2020

Première rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays d’Asie centrale

Une première réunion en ligne au format Chine-Asie centrale (C+C5) et au niveau des chefs de la diplomatie des six pays s’est tenue le 16 juillet dernier. Selon les autorités de Pékin, elle a permis aux participants de constater leur communauté de vues sur un certain nombre de domaines et de décider de la transformation des pourparlers à six en une plateforme régulière.

Le Turkménistan était représenté par le vice-président du Cabinet et ministre des Affaires étrangères Rachid Meredov. Les autres participants étaient ses homologues de la République populaire de Chine, Wang Yi ; du Kazakhstan, Mukhtar Tleuberdi ; du Kirghizistan, Chinguiz Aïdarbekov ; de l'Ouzbékistan, Abdulaziz Kamilov ; et du Tadjikistan, Sirodjidine Mukhriddine.

Quatre sujets étaient à l’ordre du jour : le renforcement de la coopération contre l’épidémie de SARS-CoV-2 ; les moyens de faciliter la reprise économique ; le maintien de la sécurité régionale ; et le renforcement de la coordination internationale.

La déclaration conjointe signée à l’issue de la réunion en ligne précise l’instauration d’un « mécanisme réguler de réunion des ministres des Affaires étrangères du C+C5 de manière à constituer une nouvelle et importante plateforme d'approfondissement du partenariat stratégique bilatéral ».

La diplomatie chinoise, comme le communique Sun Weidong, l’ambassadeur au Turkménistan, a établi une liste de neuf points sur lesquels les participants sont parvenus à des consensus sur l’avancement de la coopération entre la Chine et les pays d'Asie centrale.

1. Les six pays sont conscients que le développement, la stabilité et la prospérité de la Chine et des pays d'Asie centrale servent leurs intérêts communs. Toutes les parties respectent le choix de la voie du développement de chaque pays en fonction des conditions nationales et sont prêtes à contribuer ensemble à la sauvegarde de la paix, de la stabilité et de la prospérité régionales.

2. Tous les participants se félicitent des résultats de la coopération antiépidémique entre la Chine et les pays d'Asie centrale. Ils ont également exprimé leur volonté de renforcer la coopération en matière de prévention et de contrôle du SARS-CoV-2 et de mettre en place rapidement des « voies rapides » pour l'échange de personnel et des « passages verts » pour la circulation des marchandises.

3. Les parties s’accordent pour poursuivre la recherche de complémentarités entre l'initiative chinoise de Nouvelle route de la soie et les stratégies de développement des pays d'Asie centrale de manière à élargir encore les volumes commerciaux.

4. Les six pays favoriseront leur partenariat en améliorant la connectivité et en poursuivant l’exploration d'itinéraires transfrontaliers qui répondent aux besoins de toutes les parties, permettant ainsi à l'Asie centrale de jouer un rôle important de plaque tournante des transports sur le continent eurasiatique.

5. Les parties sont d’accord pour renforcer leur coopération agricole de manière à assurer la sécurité alimentaire. De son côté, Pékin a invité ses partenaires d'Asie centrale à accroître leurs exportations de produits agricoles de haute qualité vers la Chine.

6. Les parties comptent également développer leur coopération dans la haute technologie (commerce électronique, villes intelligentes, intelligence artificielle, « big data ») de manière à forger en commun un partenariat économique numérique.

7. Les six pays condamnent le terrorisme et prônent la lutte commune contre le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme, le trafic de drogue et la criminalité organisée transnationale.

8. Les parties soutiennent à l'unanimité le processus de paix et de réconciliation en Afghanistan et sont prêtes à jouer un rôle constructif dans la promotion des pourparlers interafghans, de manière à favoriser la reconstruction économique et le renforcement de la coopération régionale.

9. Les parties sont convenues de renforcer leur coopération au sein des Nations unies et d'autres organismes internationaux, de défendre ensemble le multilatéralisme et de s'opposer à l'ingérence dans les affaires intérieures des autres pays.

En formalisant les réunions des ministres des Affaires étrangères au format C+C5, les participants sont convenus qu’elles se tiendraient une fois par an. Mais, si nécessaire, des réunions extraordinaires pourraient être organisées avec l'accord de toutes les parties.