samedi, 05 juin 2021

Développement des relations de marché au Turkménistan

Au cours des dernières années, la réforme économique au Turkménistan a conduit à un développement marqué des relations de marché, notamment entre les secteurs public et privé, selon un article de l’expert économique Valentin Trapeznikov publié sur le site CentralAsia.news, le 3 juin.

Pour l’auteur, l’un des aspects clés de la réforme économique au Turkménistan a été d’accroître la stabilité financière et la fiabilité du secteur bancaire de manière à intégrer ce dernier dans le système financier mondial, tout en élargissant la liste des services bancaires basés sur les technologies numériques, ce qui a largement favorisé l’accélération du passage à une véritable économie de marché.

Les relations de marché ont également bénéficié de l’amélioration de la politique des prix et du système de prestations sociales. Pour cela, constate l’auteur, il a fallu surmonter un effet pervers : « À mesure que le revenu de la population augmentait », écrit-il, « la préservation d’un certain nombre d’avantages injustifiés a affecté négativement le fonctionnement efficace des relations de marché, ainsi que l’utilisation rationnelle des ressources et le rythme du développement économique. » Cela a conduit à la mise en place d’« un ensemble de mesures pour aligner le niveau des prix des biens et des services sur leur valeur marchande », permettant ainsi une meilleure réponse de l’économie aux contraintes du marché.

Il convient également de noter que le programme de création de zones économiques franches dans le pays jusqu’en 2023 a donné et doit encore apporter un élan supplémentaire au développement des relations de marché. Une étape importante en ce sens a été l’adoption de la loi sur les zones franches économiques qui définit des conditions fiscales préférentielles pour les entreprises qui s’y implanteront.

Comme le précise l’article, les processus de privatisation et le développement dynamique du secteur non étatique de l’économie ont contribué à des changements significatifs dans le rapport public-privé. Ainsi, entre 2013 et 2020, la part des entreprises d’État dans l’économie a diminué de 22,4 % à 18,4 %, tandis que la part des entreprises privées est passée de 65,7 % à 72,3 %.

Autre point important, les membres de l’Union des industriels et des entrepreneurs du Turkménistan (UIET) ont participé à la mise en œuvre du concept d’économie numérique pour 2019-2025, en créant la société IT-Park qui vise à développer les PME avec une orientation innovante et à renforcer les liens entre la science, la production et l’investisseur. Cela doit permettre de pénétrer le marché international des produits innovants et de développer l’infrastructure numérique du pays.

L’intensification des partenariats public-privé a été notable ces dernières années dans des projets d’envergure comme la construction de nouveaux quartiers et installations à Achgabat, la réalisation de Achgabat-Türkmenabat, l’édification du centre administratif de la province d’Akhal, ou encore les aéroports de Lebap et de Kerky.

L’article note également que le secteur non étatique domine clairement le commerce de détail dans le pays (93,9 % du volume contre 6,1 % à l’État).

Selon Trapeznikov, le gouvernement turkmène apporte un soutien permanent aux entreprises privées tant dans la législation que par des initiatives directes : soutien aux initiatives entrepreneuriales des citoyens, stimulation de l’activité d’investissement, privatisation et dénationalisation de la propriété de l’État, partenariats public-privé et création de banques non étatiques. Dernière initiative en date : l’ouverture prochaine d’un établissement d’enseignement supérieur pour la formation de personnel hautement qualifié pour le secteur privé.

L’expert conclut qu’il est pratiquement impossible d’envisager un développement socio-économique dynamique du Turkménistan sans tenir compte d’un facteur aussi important que la poursuite de l’activation des relations de marché dans leurs diverses formes modernes.