Rachid Meredov en visite à Tachkent
Le but premier de la visite du vice-président du Cabinet et ministre des Affaires étrangères du Turkménistan dans la capitale de l’Ouzbékistan était de participer à la conférence internationale « Asie centrale et du Sud : connectivité régionale, défis et opportunités » qui s’est tenue les 15 et 16 juillet. Rachid Meredov a mis à profit ce déplacement pour tenir plusieurs réunions bilatérales et multilatérales.
À la veille de la conférence, s’est tenue une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays d’Asie centrale. En plus de Rachid Meredov, étaient présents ses collègues du Kazakhstan Moukhtar Tleuberdi, de l’Ouzbékistan Abdoulaziz Kamilov, du Tadjikistan Sirodjiddine Moukhriddine, ainsi que le premier vice-ministre des Affaires étrangères du Kirghizistan Nouran Niïazaliev.
Le but de la rencontre était de préparer la réunion consultative des chefs d’État d’Asie centrale qui se tiendra au Turkménistan le 6 août 2021. Les parties ont échangé sur l’ordre du jour du sommet et examiné un ensemble de documents qui y seront adoptés au cours. Les questions urgentes de la coopération entre les cinq pays dans les domaines du commerce, des transports, de l’énergie et la lutte contre la pandémie ont été abordées.
Le ministre turkmène a également rencontré séparément ses homologues kazakh et tadjik. Avec Moukhtar Tleuberdi, la discussion a porté sur le développement de la coopération et l’importance d’un soutien mutuel pour les initiatives et les candidatures dans le cadre des organisations internationales. Avec Sirodjiddine Moukhriddine, les questions de la coopération régionale en matière de sécurité et de la lutte contre les menaces actuelles. Les ministres ont souligné l’importance de la consolidation des efforts destinés à maintenir la stabilité politique en Afghanistan.
Conférence internationale
Quant à la conférence internationale de haut niveau « Asie centrale et du Sud : connectivité régionale, défis et opportunités », il s’agit d’un forum lancé par l’Ouzbékistan qui a réuni des hauts fonctionnaires de 40 pays, ainsi que des délégations d’organisations internationales et d’institutions financières majeures. La séance d’ouverture et les séances plénières ont été marquées par des prises de parole des présidents ouzbek et afghan, respectivement Chavkat Mirziïoïev et Ashraf Ghani, du Premier ministre pakistanais Imran Khan et des ministres des Affaires étrangères du Turkménistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan, de Russie, de Chine et d’autres orateurs.
Naturellement, le forum a permis de discuter d’une question centrale pour les régions asiatiques du centre et du sud : l’Afghanistan. Les débats ont porté sur l’urgence d’un règlement pacifique du conflit interafghan et des moyens d’y parvenir, en insistant sur la nécessité d’associer l’Afghanistan aux processus économiques et d’intégration.
Dans son discours de bienvenue, le président Mirziïoïev s’est déclaré convaincu qu’un dialogue actif et constructif entre les pays d’Asie centrale et d’Asie du Sud ouvrirait de nouvelles perspectives pour une réalisation plus complète de leur potentiel commercial, économique et culturel grâce à la mise en œuvre de mesures efficaces pour la libre circulation des investissements, des biens et des services, ainsi que la formation d’un système développé d’infrastructures de transport, de communications et d’énergie.
De son côté, le président Ashraf Ghani a parlé des plans de son pays pour transformer l’aéroport de Bagram et d’autres aéroports militaires en plaques tournantes du commerce et de la connectivité. Il a appelé les talibans à s’engager avec le gouvernement afghan pour mettre fin à la guerre, et a également appelé le Pakistan à utiliser son influence et son influence pour la paix et la cessation des hostilités.
Les ministres des Affaires étrangères de Chine, d’Inde et de Russie ont exprimé la volonté de leurs pays respectifs de collaborer avec les pays d’Asie centrale et d’Asie du Sud pour renforcer le partenariat régional en matière de connectivité.
De son côté, le Turkménistan a proposé de créer un Conseil des entreprises d’Asie centrale et du Sud dans l’intérêt du développement et de l’élargissement des liens commerciaux et économiques. Il a également appelé les pays de la région à établir une coopération internationale étroite dans le domaine de la diplomatie scientifique et médicale.
À l’issue de la conférence, les ministres des Affaires étrangères des États participants ont signé une déclaration commune.
Les pays d’Asie centrale rencontrent les États-Unis et la Russie
La rencontre de Tachkent a également permis, le 15 juillet, la tenue de négociations entre les ministres des Affaires étrangères des pays d’Asie centrale et des États-Unis sous le format « C5+1 ». La délégation américaine était dirigée par l’assistante du président pour la sécurité intérieure, Mme Elizabeth Sherwood-Randall, en présence du représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan, l’ambassadeur Zalmay Khalilzad.
Le principal point à l’ordre du jour était le débat sur la situation en Afghanistan dans le contexte du retrait des troupes de la coalition. « Les participants à la réunion ont exprimé leur engagement à mettre en place des conditions stables et harmonieuses facilitant le processus de paix en Afghanistan », a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Turkménistan dans un communiqué.
Le lendemain, toujours à Tachkent, s’est tenue la quatrième réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan en présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. L’essentiel des discussions a porté sur les questions de sécurité dans la région dans le contexte de la détérioration de la situation en Afghanistan et sur les possibilités d’un règlement interafghan dans les nouvelles réalités géopolitiques après le retrait des troupes des États-Unis et de l’OTAN.
Au cours de la réunion, le ministre Rachid Meredov a proposé de forger une coopération dans le cadre des initiatives sur l’Afghanistan présentées par le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale. Il a également exprimé la volonté du Turkménistan de continuer à fournir une assistance maximale pour promouvoir les efforts conjoints visant à instaurer la paix et la stabilité en Afghanistan.
Les participants à la réunion ont confirmé leurs approches communes face aux menaces terroristes, aux menaces de trafic de drogues et aux flux de combattants terroristes étrangers vers l’Afghanistan à partir des zones de guerre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Rencontre avec le président Mirziïoïev
En marge de la conférence internationale, le ministre Rachid Meredov a été reçu par le président ouzbek Chavkat Mirziïoïev. Les parties ont étudié l’interaction entre les deux pays dans les domaines politico-diplomatique, commercial et économique en tenant compte de la situation actuelle tant régionale que mondiale. L’importance de la prochaine réunion de la Commission intergouvernementale turkméno-ouzbèke de coopération a été soulignée.
Autre élément important de la conversation : la préparation de la réunion consultative des chefs d’État des pays d’Asie centrale, qui doit se tenir le 6 août prochain dans la zone touristique nationale d’Avaza.
Les parties ont rappelé le partenariat stratégique entre le Turkménistan et l’Ouzbékistan dans le cadre duquel les contacts réguliers au plus haut niveau jouent un rôle essentiel.
Ouverture de l’Institut international d’Asie centrale à Tachkent
La visite à Tachkent a permis au ministre Meredov d’assister à la cérémonie d’ouverture de l’Institut international d’Asie centrale en compagnie de ses homologues des pays de la région et de représentants des Nations unies, de la Communauté des États indépendants, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du Conseil de coopération des États turcophones et de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie.
Dans son allocution de bienvenue, le ministre ouzbek Abdoulaziz Kamilov a noté que la création de cet Institut témoignait de « l’importance croissante des processus politiques et économiques régionaux ». Il s’est déclaré convaincu que la nouvelle institution servirait de plate-forme pour des discussions d’experts sur les perspectives de coopération régionale et l’élaboration de propositions de projets multilatéraux dans divers domaines.