Le Turkménistan va moderniser sa flotte avec le soutien de la Russie
Lors d’une réunion en ligne, le 13 août dernier, la Corporation unie de Construction navale (OSK) de Russie et le Chantier naval Balkan de Türkmenbaşy, au Turkménistan, sont convenus des conditions de base d’une coopération industrielle entre l’entreprise turkmène et le conglomérat russe qui regroupe l’essentiel des chantiers navals du pays. Les parties sont sur le point de signer un protocole d'accord, affirme un communiqué de l'administration de la ville de Saint-Pétersbourg.
Les représentants de l’OSK ont déclaré leur volonté d’assister Achgabat dans la construction de navires pour moderniser sa flotte civile et militaire. Selon le communiqué, dès la signature du document, les travaux commenceraient pour assembler des navires destinés au Turkménistan en utilisant les installations de construction navale de l’une des filiales de la corporation à Saint-Pétersbourg.
Dans un communiqué, le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a précisé que le protocole d’accord a été préparé par la mission commerciale russe au Turkménistan. Il sera signé par les représentants de l’OSK et de l’agence Turkmendenizderyayollary (Transports maritimes et fluviaux turkmènes) selon des modalités en cours de négociation, avec la participation des ministères des Affaires étrangères des deux pays.
Le ministère indique que l’accord s’inscrit dans le programme de développement de la flotte marchande du Turkménistan et porterait sur la fabrication et l'achat d’une vingtaine de navires de différents types. Dans un premier temps, quatre navires sont prévus : deux porte-conteneurs, un navire de dragage et un navire pour la collecte des déchets pétroliers. La construction sera organisée dans les chantiers navals russes et turkmènes.
Le Turkménistan s'efforce depuis longtemps de se doter d’une marine capable d’assurer la sécurité de ses côtes et de ses exploitations offshore d’hydrocarbures, mais aussi d’assurer le transit de matières premières pétrolières et gazières, et de marchandises à travers la mer Caspienne. En 2009, le président Berdymoukhamedov avait approuvé un programme d’État de six ans visant à créer une marine nationale et à moderniser les garde-côtes du pays. Précédemment, la flotte turkmène se composait de plusieurs navires disparates, essentiellement des patrouilleurs. Certains étaient issus du partage de la flotte soviétique en 1992, d’autres avaient été achetés au fil du temps aux États-Unis, à la Turquie et à l’Ukraine.
Après 2009, dans le cadre du programme d’État, le Turkménistan a poursuivi l’achat de patrouilleurs de fabrication turque de classe Tuzla (10 en tout), mais s’est surtout tourné vers la Russie : deux patrouilleurs de classe Stenka aux capacités de lutte anti-sous-marine, deux corvettes lance-missiles du projet 12418-Molniïa et deux autres navires de patrouille du projet 12200-Sobol.
Mais le but du gouvernement turkmène était également de se doter d’une capacité propre de construction navale : en 2018, le Turkménistan a créer son premier site, le Chantier naval Balkan, situé dans le tout nouveau Port maritime de Türkmenbaşy qui venait d’être inauguré. Le chantier est conçu pour construire annuellement jusqu'à six petits navires de guerre et effectuer des travaux d'entretien et de réparation pour 20 à 30 navires civils et militaires.
La Russie a également aidé le Turkménistan à moderniser sa marine marchande. Depuis 2009, six pétroliers ont été construits au chantier naval russe Krasnoïe Sormovo, à Nijni Novgorod. Par ailleurs, Achgabat a récemment annoncé qu’il était prêt à coopérer avec la région d’Astrakhan sur la construction d'une série de navires pour le Turkménistan.