Le Turkménistan veut renforcer la sécurité énergétique de l’Eurasie
En ce début d’année 2022, la volatilité des marchés mondiaux de l’énergie a incité le Turkménistan à mettre l’accent sur le développement de ses énormes ressources en hydrocarbures. L’objectif est de contribuer à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et de l’Asie. C’est dans cette optique que le président Berdymoukhamedov a effectué une tournée d’inspection, les 3 et 4 janvier derniers, aux champs gaziers de Galkynych, province de Mary, et de Malay, province de Lebap.
Sur le terrain du gisement de gaz naturel de Galkynych, le deuxième plus grand au monde, le chef de l’État turkmène a assisté à une présentation à laquelle ont contribué le directeur de l’Institut de recherche sur le gaz naturel de l’entreprise d’État Türkmengaz, le président de la société d’État Türkmengeologiýa, le président de Türkmengaz et le vice-président du Cabinet Chakhym Abdrakhmanov (responsable du secteur pétrolier et gazier).
La présentation a porté sur l’activité d’exploration à Galkynych et les champs adjacents, l’automatisation des processus liés à l’extraction, la collecte et le traitement du gaz, le développement de pratiques scientifiques avancées pour augmenter le volume des ressources extraites, les investissements visant au développement de l’industrie gazière et les travaux visant à augmenter le volume de production de gaz naturel et à diversifier son transport. Le président a pris note des résultats prometteurs obtenus lors des travaux d’exploration du champ de Günorta Mary, à proximité de Galkynych.
Ce champ gazier, anciennement connu sous le nom d’Osman-Yoloton, couvre une superficie de 2 700 kilomètres carrés (90 km de longueur et 30 de largeur). Le gaz se trouve à des profondeurs de 3 900 à 5 100 mètres. Il englobe les champs de Yoloton, Minara, Osman et Yashlar. Les réserves totales de Galkynych et des gisements associés sont estimées à 27,4 billions de mètres cubes de gaz.
Avant de poursuivre son inspection dans la province de Lebap, le président a tenu une autre réunion avec les responsables du secteur. Ces derniers lui ont présenté des rapports sur les travaux d’exploration et de développement effectués sur l’ensemble du territoire du Turkménistan. Le chef de l’État a souligné la nécessité d’approches innovantes et d’accélérer le processus de transition vers la gestion numérique du secteur pétrolier et gazier. Il a demandé que des mesures soient prises pour élargir la coopération avec toutes les parties prenantes, y compris les grandes sociétés pétrolières et gazières internationales.
Dans la province de Lebap, le président a visité le champ gazier de Malay, l’un des principaux gisements de gaz du pays, situé sur la rive gauche de l’Amou-Daria. Un gazoduc de 184 kilomètres traverse le fleuve et relie Malay au champ de Bagtyyar exploité par la société chinoise CNPC. De là, le gaz est acheminé vers la RPC par le pipeline Asie-centrale-Chine. Les 6 stations de compression de gaz de l'ouvrage ont été fournies et installées par l'usine du Havre de la société Dresser-Rand, membre de la Chambre de commerce France-Turkménistan.
Lors de la présentation faite sur place au président, les responsables du secteur gazier ont souligné que les travaux d’exploration effectués à Malay avaient entraîné une hausse du volume des réserves estimées. Le chef de l’État a noté que, grâce à cela, les réserves totales du Turkménistan avaient augmenté de 126 milliards de mètres cubes.
De toute évidence, la Chine sera le principal destinataire de volumes supplémentaires et l’infrastructure pour les transporter est déjà disponible. Mais le gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde) en voie de construction – les talibans ont affirmé leur plein soutien – assurera la fourniture de gaz turkmène vers le sous-continent indien et, plus tard, vers l’Asie du Sud-Est. Quant aux livraisons vers l’Europe, leur augmentation dépend de la construction éventuelle du gazoduc transcaspien, de l’augmentation de la flotte de méthaniers entre les ports de Türkmenbaşy et de Bakou, mais aussi de la possibilité de multiplier les accords d’échanges entre le Turkménistan, l’Iran et l’Azerbaïdjan, comme celui portant sur 2 milliards de mètres cubes par an qui est entré en application au 1er janvier 2022.