Le Turkménistan propose de créer une zone de paix « Asie centrale — Région caspienne »
Dans le cadre de sa politique de neutralité permanente, le Turkménistan a proposé d’étudier, lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui s’ouvre le 14 septembre à New York, une initiative visant à créer une zone de paix, de confiance et de coopération « Asie centrale — Région caspienne ».
Selon les autorités turkmènes, cette initiative se situe dans la continuité des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, de la Stratégie des Nations Unies jusqu’en 2030 et dans d’autres actes multilatéraux. Elles estiment que ces textes constituent la base du renforcement et du développement de l’architecture moderne des relations internationales. Cette approche est destinée à renforcer la compréhension mutuelle, à créer les conditions de la reconnaissance de la diversité dans toutes ses nombreuses manifestations et à favoriser la coexistence pacifique.
Dans le prolongement du traité de Semipalatinsk ou Zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale (CANWFZ) signé il y a 15 ans presque jour pour jour, 8 septembre 2006, la création d’une zone de paix dans l’espace géopolitique « Asie centrale — Région caspienne », qui revêt une grande importance stratégique, peut constituer un élément déclencheur pour un système mondial de paix, de confiance et de coopération mutuellement bénéfique. De la même manière que la création d’une zone exempte d’armes nucléaires est devenue une véritable contribution des cinq pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) au régime de non-prolifération nucléaire, la nouvelle initiative du Turkménistan, dans un format et un contexte géographique plus étendu, met l’accent sur des objectifs plus larges. Le gouvernement d’Achgabat estime d’ailleurs opportun de lui donner un fondement légal lors du prochain 6e Sommet de la mer Caspienne en octobre prochain.
Pour le ministère des Affaires étrangères turkmène, la création d’une telle zone nécessitera la volonté politique des pays d’Asie centrale et de la mer Caspienne, le soutien des organisations internationales, principalement de l’ONU, ainsi que la synergie des efforts multilatéraux et la mobilisation du potentiel de toutes les institutions de maintien de la paix et des mécanismes de coopération existants, à commencer par le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive pour l’Asie centrale situé à Achgabat.
À ce propos, des idées et propositions spécifiques ont été exprimées par les dirigeants des cinq pays d’Asie centrale lors de leur troisième Réunion consultative, début août 2021 (voir notre article). La coordination dans un avenir proche d’un projet de feuille de route pour le développement de la coopération régionale pour 2022-2024 et la signature, lors de la prochaine Réunion consultative des cinq chefs d’État, d’un Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération pour le développement de l’Asie centrale au xxi siècle peuvent devenir des étapes importantes dans la mise en œuvre de l’initiative promue par le Turkménistan.